Unité de compte

Lorsque vous ouvrez un contrat d’assurance-vie multisupport, deux mondes cohabitent : le refuge prudent des fonds en euros et l’univers mouvant des unités de compte. Ces dernières ne promettent jamais la préservation intégrale du capital ; elles jouent plutôt la carte du potentiel. Si vous possédez déjà un patrimoine conséquent, elles servent de carburant supplémentaire pour aller chercher de la performance sans alourdir votre fiscalité. À condition, bien sûr, de savoir pourquoi vous les sélectionnez et comment les piloter.
Un rapide détour s’impose donc pour clarifier leur mécanique.
Unité de compte : au cœur de l'assurance-vie
Une unité de compte, c’est avant tout un support logé dans votre assurance-vie. Sa valeur suit les hauts et les bas de l’actif qu’elle réplique : un indice boursier, une obligation d’État, un immeuble de bureaux, ou même un panier de start-up européennes. Rien n’est figé. Vous détiendrez un nombre de parts ; l’assureur, lui, se charge de la comptabilité quotidienne. Quand la Bourse applaudit, votre épargne danse. Quand le marché éternue, votre capital tousse. C’est la règle du jeu. L’avantage ? Les plus-values restent à l’abri de l’impôt tant que vous ne retirez pas. Autre atout souvent méconnu : la possibilité de programmer des arbitrages automatiques. Vous fixez des seuils, le contrat transfère vos gains vers un compartiment plus serein. Un filet de sécurité que j’utilise régulièrement pour mes clients débordés par leur agenda.
Les différentes catégories d'unités de compte
La palette de supports ressemble à un éventail chic dans un salon feutré : large, coloré, parfois piquant. Prenons quelques incontournables pour balayer le spectre du risque et de la rentabilité.
- Actions internationales : fragments d’entreprises cotées de New York à Tokyo. Volatilité musclée, mais croissance potentielle sans plafond.
- Obligations corporate : dettes d’entreprises solides. Rendement régulier, secousses modérées, sensibilité aux hausses de taux.
- SCPI : parts de portefeuilles immobiliers. Revenus locatifs trimestriels, valorisation lente, amortisseur naturel face aux marchés actions.
- Trackers ESG : fonds indiciels responsables. Frais contenus, exposition diversifiée, bonus d’image pour celles et ceux qui soignent la planète et leur réputation.
- Private equity “packagé” : accès simplifié à des sociétés non cotées. Horizon long, rendement potentiellement élevé, liquidité plus rare.
En combinant ces briques, vous modulez votre curseur risque. Je conseille souvent de marier un socle immobilier à un nuage d’actions globales ; l’immobilier encaisse les coups, les actions capturent l’élan économique. Une mécanique qui a fait ses preuves lors des trois dernières crises majeures.
La rentabilité des unités de compte : un pari sur l'avenir
Investir sur des unités de compte revient à parier, non pas sur un coup de dés, mais sur les dynamismes économiques à moyen terme. Les cycles existent : euphorie, consolidation, reprise. Tant que vous ne vendez pas au plus fort de la tempête, la tempête n’existe que sur le papier. Sur dix ans, les statistiques sont implacables : un portefeuille équilibré UC/Fonds euros surpasse la simple poche garantie dans huit cas sur dix. Bien sûr, le court terme peut réserver des frissons. Souvenez-vous du printemps 2020 : marchés en chute libre, tensions à tous les étages. Trois ans plus tard, la plupart des indices ont retrouvé, puis dépassé, leurs sommets. Le secret ? Rester investi, ajuster la voilure, ne pas confondre mouvement et stratégie.
Exemple d'investissement en unité de compte
Illustrons avec Anne, chirurgienne de 42 ans. Son assurance-vie pèse déjà 800 000 €. Elle décide d’injecter 200 000 € supplémentaires. Nous ciblerons : 40 % d’actions mondiales, 25 % de SCPI, 20 % d’obligations investment grade, 15 % de private equity via un FCPR accessible en unité de compte. Six mois plus tard, l’inflation bondit, la BCE hausse ses taux. Les obligations reculent, les SCPI tiennent, les actions technologiques corrigent de 12 %. Anne s’inquiète. Nous arbitrons 5 % supplémentaires vers l’immobilier, achetons à prix cassés un tracker sur l’intelligence artificielle. Douze mois passent : rebond de 18 % sur les actions, stabilité des loyers, obligations revenues à l’équilibre. Bilan : +7,4 % net de frais. Exemple simple, mais révélateur : la diversification permet de lisser les à-coups tout en capturant les opportunités.
Conclusion : Un outil de diversification puissant
L’unité de compte n’est pas un gadget marketing. C’est un levier de croissance pour les patrimoines déjà confortables. Elle impose vigilance et méthode, mais récompense la discipline à long terme. Avant d’appuyer sur la gâchette, clarifiez votre horizon, fixez des garde-fous, organisez des points de contrôle réguliers. Vous verrez que la volatilité, bien encadrée, devient une alliée plutôt qu’une source d’angoisse. Continuez à sécuriser une part de votre capital en fonds euros, mais n’hésitez plus à laisser les unités de compte faire le travail dynamique. Le duo transforme une épargne statique en patrimoine évolutif, capable de traverser les cycles économiques sans perdre son souffle.